Site web du projet d’édition critique des Annales de Flodoard de Reims (919-966)

Flodoard (893/4 - 966),
chanoine et prêtre de l'église de Reims

Origines sociales et familiales

Flodoard est né en 893 ou 894[1], peut-être à Epernay[2].

Les renseignements sur sa famille sont peu nombreux. Aucune information n'est connue sur ses parents et sur ses éventuels frères et sœurs. Alors que sa famille paternelle demeure entièrement dans l'ombre, quelques données isolées permettent de déduire que sa famille maternelle appartient à la petite aristocratie rémoise vivant dans la dépendance du clergé de Reims. Plusieurs membres de cette branche ont en effet embrassé une vie religieuse et se trouvent ainsi en relation plus ou moins directe avec l'archevêque de cette cité. Le grand-oncle maternel de Flodoard, nommé Flaward, est un bienfaiteur régulier de Saint-Basle de Verzy, un monastère qui dépend étroitement du métropolitain de Reims à la fin du IXe et au début du Xe siècle. Deux de ses fils, dont l'un s'appelle Tetbert, sont moines de l'abbaye Saint-Basle de Verzy ; le troisième, Ratold, est prêtre, sans doute de l'église de Reims (tous trois sont donc des cousins germains de la mère de notre historien). Flaward pourrait être la personne apparaissant sous ce nom dans le nécrologe de Saint-Remi de Reims. Vers la même époque, un individu se prénommant Flodoard est connu, grâce au Polyptyque de Saint-Remi de Reims, à Nanteuil-la-Forêt (à une vingtaine de kilomètres au sud de Reims et à l'ouest de Saint-Basle) : il pourrait s'agir de notre auteur ou de l'un de ses proches parents. Flodoard a également un neveu homonyme, chanoine de la cathédrale de Reims, qui lui succède en 963[3].

Formation et première éducation

Flodoard a été formé jeune à Reims par un nutritor nommé Gundacer, qui vivait à proximité de la cathédrale aux environs de 900. Il s'agit sans doute d'un chanoine de l'église de Reims chargé de l'enseignement des enfants, c'est-à-dire d'un clerc responsable de l'initiation des jeunes élèves avant leur entrée à l'école cathédrale vers l'âge de dix ans.

L'existence d'une école cathédrale est attestée à Reims au IXe siècle, peut-être dès l'archevêque Ebbon (816 - 03/835 ; 840-841 ; +851) et assurément sous l'archevêque Hincmar (04/845 - 21/12/882), qui accordèrent l'un et l'autre une attention particulière à la construction de la cathédrale, à la conservation des archives, à la création et à l'enrichissement de la bibliothèque, ainsi qu'au développement du scriptorium. Après quelques années difficiles - où l'enseignement semble presque abandonné suite à une incursion scandinave et à la mort d'Hincmar en 882 -, l'école cathédrale est restaurée par l'archevêque Foulques (03/883 - 17/06/900) : le métropolitain fait venir à Reims Rémi d'Auxerre et Hucbald de Saint-Amand vers 893. Grâce à ces deux remarquables savants, un enseignement de qualité s'exerce à nouveau dans l'école cathédrale, découpée en deux entités distinctes : l'école des chanoines de l'église de Reims et l'école formant les clercs de la campagne.

Flodoard a lui-même fréquenté l'école cathédrale de Reims au début du Xe siècle. Toutefois, contrairement à l'archevêque Séulf, il ne fut pas personnellement formé par Rémi d'Auxerre [et Hucbald de Saint-Amand] ; les deux grands maîtres quittèrent Reims vraisemblablement dès 900, suite à l'assassinat de Foulques par des hommes du comte de Flandre[4].

Charges et activités

Devenu chanoine du collège de la cathédrale, Flodoard sert successivement les archevêques Hervé (06/07/900 - 02/07/922), Séulf (27/08/922 - 01/09/925), Hugues (925 - 931 et 940 - 946 ; + apr. 962), Artaud (931 - 940 et 946 - 30/09/961) et Odalric (962 - 06/11/969). Sous les épiscopats de ces différents prélats, en fonction des événements politiques et religieux touchant le royaume de Francie occidentale et la province ecclésiastique de Reims, Flodoard a connu des périodes fastes, où il jouit de charges et de bénéfices, mais aussi de plus ou moins courtes périodes de disgrâce, où ses biens et ses fonctions lui sont temporairement confisqués. En tant que chanoine, son « activité principale est la liturgie, la célébration quotidienne des heures, la célébration de la messe sans doute moins souvent. Son année est scandée par le calendrier liturgique. Tout au long de l'année, il fait mémoire de la vie, de la mort, de la résurrection du Christ et il médite sur son retour à la fin des temps. Tout au long de l'année, il fait mémoire des saints, de ceux de Reims et de ceux de l'Eglise universelle. Cette activité quotidienne de commémoration du Christ et des saints qui ont vécu depuis un millénaire ne peut être sans influence sur la façon dont Flodoard écrit l'histoire » (SOT, 1993).

Il exerce tôt, peut-être dès le début des années 920 (sous les épiscopats d'Hervé et de Séulf), des charges importantes dans son église. Il occupe en particulier les fonctions de bibliothécaire et de gardien du trésor de la cathédrale à une époque difficile à préciser : en tant que tel, il est responsable de la conservation des archives et des livres, du mobilier liturgique et des reliques. Il est peut-être également en charge de la direction du scriptorium. Ces postes clefs expliquent l'abondance des sources exploitées par Flodoard dans ses œuvres, ainsi que ses intérêts pour l'histoire, l'hagiographie et la patristique. Certains auteurs pensent que Flodoard fut également chargé de la direction de l'école cathédrale, mais faute de témoignages contemporains, cela reste du domaine de l'hypothèse[5].

A l'époque des archevêques Hervé et Séulf, Flodoard obtient plusieurs bénéfices, dont l'église de Cormicy. C'est également un « témoin engagé dans l’histoire complexe de l’Église de Reims et du royaume de l’Ouest dans les années 922-948 » (SOT, 1993) : de 922 à 925, lors des conflits opposant le roi Charles le Simple (28/01/893 - 17/07/923 ; + 17/10/929) aux rois Robert (30/06/922 - 15/06/923) puis Raoul (13/07/923 - 15/01/936), Flodoard partage les vues politiques de son archevêque, Séulf. Ce dernier appartient, avec les comtes Herbert II de Vermandois et Hugues le Grand, à la coalition révoltée contre le Carolingien, et se montre ouvertement partisan des nouveaux rois robertien et bosonide. C'est au tout début de l'épiscopat de Séulf, en 922, que Flodoard semble avoir entrepris la rédaction de ses Annales, où il désapprouve ouvertement le comportement de Charles le Simple, perçu comme un tyran, un traitre et un sacrilège. Pour lui, Charles a rompu ses promesses de sacre, si bien que les comtes Robert de Neustrie puis Raoul de Bourgogne sont devenus les nouveaux rois légitimes[6]. Dès cette époque, Flodoard paraît à la fois comme un témoin et un acteur des événements touchant son église et le royaume de Francie occidentale. Il assiste au sacre de Robert le 30 juin 922 à Saint-Remi de Reims. Peut-être assiste-t-il également à celui de Raoul, le 13 juillet 923 à Saint-Médard de Soissons, puis à celui de la reine Emma à Reims cette même année. Flodoard est présent aux côtés de Séulf, d'Herbert II de Vermandois, d'Hugues le Grand et du roi Raoul en 924, lors de l'entrevue se tenant sur les bords de la Loire pour l'obtention de la soumission du duc Guillaume d'Aquitaine (918-926) et la reconnaissance du roi au sud du royaume. Il assiste vraisemblablement au pèlerinage et à la guérison du roi Raoul à Saint-Remi de Reims cette même année. Il est semble-t-il aussi présent aux côtés des milites de Reims et des troupes de Francia lors du siège tenu à Eu contre les Normands en 925. Sur toute cette période, Flodoard apparaît comme un membre influent de l'église de Reims, proche de son archevêque et du nouveau pouvoir politique mis en place[7].

Avec la mort de Séulf en septembre 925 s'ouvre une longue période de crise à la tête de l'église de Reims et du royaume, qui se prolonge jusqu'en 948 : c'est la fin de la "belle entente" régnant au sein de la coalition regroupant Séulf, Herbert II, Hugues le Grand et le roi Raoul de 923 à 925. En parvenant à imposer son jeune fils de 5 ans, Hugues, sur le siège archiépiscopal de Reims, le comte Herbert II de Vermandois se positionne comme le nouveau maître de l'une de plus puissantes cités carolingiennes. Il tente peu après, à la mort du comte Roger, de s'emparer de la stratégique ville de Laon (926) : il semble revendiquer cet héritage en tant que dernier descendant mâle de Charlemagne apte à l'exercice d'un pouvoir politique dans ce qu'il reste du domaine royal carolingien de l'ouest. Différents conflits émergent de cette réorganisation des forces et des pouvoirs au sein du royaume et de l'Eglise. Flodoard, visiblement peu favorable à l'élection du nouvel archevêque, se voit confisquer ses bénéfices. Ses responsabilités au sein de l'église de Reims paraissent se réduire et son activité se recentre sur le spirituel. Il entreprend alors la composition de son œuvre majeure, une grande épopée chrétienne : les Triomphes du Christ (De Triumphis Christi), poème épique de 20 000 vers, montrent la façon dont le Christ s'est imposé, depuis les origines jusqu'à l'époque contemporaine de l'auteur, en Palestine (De triumphis Christi sanctorumque Palaestinae), à Antioche (De triumphis Christi Antiochiae gestis), en Italie et en Occident (De triumphis Christi apud Italiam) grâce aux apôtres, aux martyrs et aux saints. Divisé en trois parties d'inégales longueurs (triptyque), ce poème hagiographique, qui est également une histoire du salut, forme un total de 19 livres[8].

En 931, le roi Raoul et Hugues le Grand parviennent à imposer Artaud, un moine de Saint-Remi, sur le siège de Reims, à la place du jeune Hugues de Vermandois. Flodoard s'est rapidement attaché au service de son nouvel archevêque. Si les établissements et dépositions successives des archevêques Hugues et Artaud mettent parfois le chanoine en situation délicate (en particulier en 925-931 et en 940-941), Flodoard reste la plupart du temps au service de l'archevêque en place[9].

Suite à la mort du roi Raoul et au sacre du carolingien Louis IV d'Outremer (19/06/936 - 10/09/954) - auquel le chanoine à visiblement assisté à Laon -, Flodoard est envoyé à Rome par Artaud. Sa mission, qu'il faut placer entre juillet 936 et 937, est à la fois politique et religieuse : il doit obtenir du pape Léon VII (03/01/936 - 13/07/939) un pain béni, destiné à confirmer le caractère sacré du nouveau roi carolingien. L'église de Reims cherche ainsi à renouer avec une tradition la liant de manière privilégiée à Rome et à la papauté depuis le IXe siècle. Flodoard profite également de ce voyage pour relever les épitaphes des papes afin de compléter ses Triomphes du Christ en Italie[10].

Après la déposition d'Artaud par les comtes Herbert II de Vermandois, Hugues le Grand et Guillaume Longue-Epée en mai/juin 940, Flodoard, qui s'apprête à partir fin octobre en pèlerinage à Saint-Martin de Tours (fêté le 11 novembre), perd ses bénéfices. Il est retenu "en résidence surveillée" dans le cloître des chanoines pendant environ 5 mois. Il est finalement libéré le 25 mars 941, grâce à l'intervention d'Hugues le Grand. Flodoard accepte alors de se rallier à l'archevêque Hugues de Vermandois (27 mars), rétabli sur le siège de Reims à la place d'Artaud, qui est alors détenu à Saint-Basle de Verzy. En échange, l'archevêque Hugues restitue à Flodoard ses bénéfices, enrichis de l'église de Cauroy et de divers autres biens[11].

Le roi Louis IV, en grande difficulté, obtient le soutient de la papauté en 942, puis du roi de Germanie Otton Ier. Après la mort d'Herbert II de Vermandois en 943, Artaud est libéré. Flodoard semble alors s'éloigner de Reims, et vivre dans l'entourage du roi Louis IV et d'Artaud de 943 à 946. Il est vraisemblablement en Germanie en 944, en particulier à la réception tenue à Aachen par le roi Otton Ier[12].
Louis IV parvient finalement à rétablir Artaud sur le siège de l'église de Reims en 946, et Flodoard assiste à cette restauration. Pour mettre fin à la crise de cette église, se tiennent plusieurs synodes de 947 à 948, qui aboutissent à l'excommunication d'Hugues de Vermandois et à la confirmation d'Artaud. Au cours de ces synodes, tenus à Verdun (novembre 947), à Mouzon (janvier 948), à Ingelheim (7-9 juin 948) et à Trèves (septembre 948), Flodoard apparaît dans la suite de l'archevêque Artaud : Il reste à ce dernier endroit auprès de l'archevêque Robert de Trèves (930-956) pendant quatre semaines, en compagnie de son archevêque et des évêques Raoul de Laon (936-948) et Adalbéron de Metz (929-954 ; +962). C'est à cette époque qu'un prélat R., généralement identifié à l'archevêque Robert de Trèves ou à l'évêque Roricon de Laon (949-976), le charge de composer l'Histoire de l'église de Reims (Historia Remensis ecclesiae). Selon le schéma des Gesta episcoporum, dont Flodoard enrichit au passage considérablement le genre, cette œuvre retrace les origines païennes puis chrétiennes de la cité rémoise, en s'attachant à l'histoire de ses évêques successifs. Cette entreprise l'occupe durant au moins 5 années (il y travaille toujours en 952)[13].

En 951, Flodoard est envoyé en mission par l'archevêque Artaud auprès du roi Otton Ier à Aix-la-Chapelle, afin de gérer un conflit de biens touchant l'abbaye de Saint-Remi de Reims[14]. Après cette date, les déplacements du chanoine semblent beaucoup plus réduits.

Le roi Louis IV d'Outremer et son grand rival le duc Hugues le Grand meurent en l'espace de deux ans, respectivement en 954 et 956 ; Lothaire (12/11/954 - 02/03/986) succède à son père comme roi de France, et Flodoard assiste à son sacre à Saint-Remi de Reims le 12 novembre 954.

L'archevêque Artaud meurt en septembre 961 et Hugues de Vermandois tente alors de reprendre place sur le siège de Reims. Il n'y parvient pas, et c'est le lotharingien Odalric qui est élu en 962. Flodoard indique avoir participé à l'élection du nouvel archevêque[15].

Dernières années

En 963, à l'âge de soixante-dix ans, "brisé par l'âge et accablé d'infirmités", Flodoard résigne la prélature de son ministère (ministerium praelaturae). Ces termes invitent à penser que Flodoard était peut-être alors prévôt ou doyen du collège de chanoines de la cathédrale de Reims. L'archevêque Odalric accorde alors cette prélature au neveu homonyme de Flodoard, preuve que l'étroite dépendance de la famille du chanoine avec l'église de Reims se perpétue toujours en ce troisième quart du Xe siècle.
Flodoard meurt à Reims trois ans plus tard, le 28 mars 966[16].

Conclusion

Contrairement à ce qu'affirment diverses traditions tardives, Flodoard ne fut jamais moine, ni même abbé ou évêque[17]. Flodoard se compte à plusieurs reprises parmi les chanoines de l'église de Reims dans son Histoire de l'Eglise de Reims et il se qualifie de prêtre (sacerdos) dans une épitaphe latine de sa composition[18]. Ses contemporains, le premier continuateur des Annales (année 966)[19] et le moine Richer de Reims[20], le qualifient de prêtre de l'église de Reims (Flodoardi presbiteri Remensis). Folcuin de Lobbes l'appelle simplement Flodoard de Reims (Flodoardo Remensi)[21]. C'est dans le De viris illustribus, composé par le moine bénédictin Sigebert de Gembloux (+1112), que Flodoard est qualifié pour la première fois, à tort, de moine[22]. L'abbé Jean Trithème (1462-1516) reprend cette qualification à la fin du XVe siècle dans son De scriptoribus ecclesiasticis (1494)[23]. C'est également vers la même époque qu'apparaît le plus ancien témoignage faisant de Flodoard un clerc, un moine et un abbé, dans une épitaphe en vers français comportant de nombreuses erreurs et incohérences. Jean Mabillon et Marlot suivront eux-mêmes cette idée[24]. Enfin, le juriste d'Arras Claudius Despretz, producteur de faux célèbres, a fourni une lettre non authentique à Colvener pour son édition de 1617 : il s'agit d'une prétendue lettre que l'archevêque Adalgag de Brême-Hambourg aurait envoyé en 951 à Flodoard, qui y apparaît comme un moine et un candidat malheureux à l'évêché de Noyon[25].

Poète, hagiographe, annaliste et historien, Flodoard a produit des œuvres de haut niveau, sans équivalent au Xe siècle. Elles s'inscrivent dans la riche tradition culturelle rémoise, fortement marquée par l'archevêque Hincmar. En plus des textes dont il a été question ci-dessus (Annales, Triomphes du Christ et Histoire de l'Eglise de Reims), il a également écrit un poème sur des miracles survenus à la cathédrale Sainte-Marie de Reims, aujourd'hui perdu, mais auquel il fait référence dans son Histoire de l'Eglise de Reims[26]. On lui attribue également les Visions de Flothilde, la rédaction de son épitaphe latine et la constitution d'un recueil regroupant des textes composés par l'archevêque Hervé de Reims[27].

Apprécié par les lettrés contemporains (tels Rathier de Vérone et Folcuin de Lobbes), notamment comme poète, il est aujourd'hui surtout réputé en tant qu'annaliste et historien[28].


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de la biographie de Flodoard (PDF)

1. L'année de naissance de Flodoard est connue grâce à deux témoignages fournis par l'auteur dans ses Annales : le chanoine précise en effet à l'année 963 qu'il est alors dans sa soixante-dixième année (FLODOARD, an. 963, éd. LAUER, 1905, p. 154 ; éd. PERTZ, 1839, p. 406 l. 21-24 [dMGH] ; voir JACOBSEN, 1978, p. 2-3 [Google books] ; SOT, 1993, p. 44). Il indique également son âge en chiffres grecs au début des paragraphes des années 926 à 966 (LECOUTEUX, 2007, p. 202-205). Ce double témoignage permet de savoir que Flodoard était dans la première année de sa vie en 894, ce qui le fait naître entre 893 et 894.
2. Une tradition rémoise tardive peu fiable désigne le lieu de naissance de Flodoard à Epernay (région Champagne-Ardenne, département de la Marne). Cette épitaphe française composée au XVe ou au XVIe siècle comporte quelques informations exactes, mais surtout de nombreuses erreurs et incohérences (voir notre conclusion) : elle indique que « Flodoon », natif d’ « Espernay », « vequit cast clercq, bon moine et milleu abbé » (FLODOARD, éd. LAUER, 1905, p. XXVI ; éd. PERTZ, 1839, p. 366 n. 25 [dMGH]). Elle pourrait être l'œuvre du doyen de Saint-Symphorien de Reims, le chanoine Nicolas Chesneaux, qui publia la première traduction française (de médiocre facture) de l'Histoire de l'Eglise de Reims en 1580. Voir JACOBSEN, 1978, p. 71-72 [Google books] ; SOT, 1993, p. 44 et 50.
3. HRE, lib. II, chap. 3, éd. STRATMANN, 1998, p. 139 l. 10-15 [dMGH] ; FLODOARD, an. 963 (éd. LAUER, 1905, p. 154 ; éd. PERTZ, 1839, p. 406 l. 21-24 [dMGH]) ; JACOBSEN, 1978, p. 2-3 [Google books], 82 n. 11 [Google books] et 200 [Google books] ; SOT, 1993, p. 44-45 : « la famille de Flodoard était vraisemblablement dans la dépendance de l'évêque, une de ces familles de milites qui jouent un grand rôle dans l'église de Reims. L'entrée de notre homme dans le collège des chanoines de la cathédrale, son activité auprès des évêques successifs et la transmission de sa charge à son neveu et homonyme le confirmeraient ».
4. HRE, lib. II, chap. 19 et lib. IV, chap. 9, éd. STRATMANN, 1998, p. 176 [dMGH] et 401-402 [dMGH] ; JACOBSEN, 1978, p. 5-8 [Google books] et 200 [Google books] ; SOT, 1993, p. 44-46 ; FREUDENTHAL, 1974, p. 8-12. Véronika von Büren, qui met en doute l'existence d'Auxerre comme lieu de production de manuscrits au IXe siècle, suggère qu'Heiric d'Auxerre et ses deux maîtres, Loup de Ferrières et Haymon, aient enseigné à Reims sous l'archevêque Hincmar (VON BÜREN, Véronika, Auxerre, lieu de production de manuscrits ?, Etudes d'exégèse carolingienne : autour d'Haymon d'Auxerre, Turnhout, 2007, p. 167-186).
5. HRE, préf. et lib. II, chap. 19, éd. STRATMANN, 1998, p. 57 [dMGH] et 176 [dMGH] ; JACOBSEN, 1978, p. 63-64 [Google books] ; SOT, 1993, p. 52-53.
6. LECOUTEUX, 2010, p. 51-121 [Cairn] et 283-317 [Cairn]. Les Annales se présentent comme un recueil de faits peu élaborés, notés année par année comme le veut ce genre littéraire. Voir SOT, 1993, p. 86-87.
7. FLODOARD, an. 924 et 925 (éd. LAUER, 1905, p. 21 et 28-29 ; éd. PERTZ, 1839, p. 373 [dMGH] et 375 [dMGH]) ; SOT, 1993, p. 46-47 ; LECOUTEUX, 2007, p. 199-200 ; LECOUTEUX, 2010, p. 115 [Cairn], 286, 294-295, 309-314 (en particulier p. 313 n. 135) [Cairn].
8. HRE, lib. IV, chap. 20, éd. STRATMANN, 1998, p. 411-412 [dMGH] ; JACOBSEN, 1978, p. 23-24 [Google books] et 88-91 [Google books] ; SOT, 1993, p. 47 et 87-101 ; SOT, 2002, p. 536 ; FREUDENTHAL, 1974, p. 21-22 ; BRICOUT - LECOUTEUX - POIREL, 2010, FLOD3 (à paraître). Il faut placer la composition de cette œuvre entre 926 et 937 environ. Flodoard y révèle une vaste culture patristique et hagiographique, ainsi qu'une parfaite maîtrise de la métrique et de la versification.
9. HRE, lib. IV, chap. 20, éd. STRATMANN, 1998, p. 411-412 [dMGH] ; JACOBSEN, 1978, p. 24 [Google books] ; SOT, 1993, p. 46.
10. JACOBSEN, 1978, p. 26-27 [Google books] ; SOT, 1993, p. 47-48 ; LECOUTEUX, 2010, p. 312 n. 130 [Cairn]. Une opération similaire avait eu lieu en 893 suite au sacre du roi Charles le Simple, père de Louis IV d'Outremer, par l'archevêque Foulques : le pape Formose (891 - 896) avait donné un pain béni à Charles le Simple (HRE, lib. IV, chap. 3, éd. STRATMANN, 1998, p. 374 [dMGH]). Il est possible que Flodoard ait été ordonné prêtre à l'occasion de cette mission.
11. HRE, lib. IV, chap. 28, éd. STRATMANN, 1998, p. 419-420 [dMGH] ; FLODOARD, an. 940 et 941 (éd. LAUER, 1905, p. 78-80 ; éd. PERTZ, 1839, p. 386-388 [dMGH]) ; SOT, 1993, p. 51-53 ; FREUDENTHAL, 1974, p. 23-25.
12. SOT, 1993, p. 49. Nancy Ruth FREUDENTHAL propose, de façon convaincante, de voir Flodoard dans l'entourage d'Artaud et de Louis IV hors de Reims de 943 à 946 (FREUDENTHAL, 1974, p. 25-27, 88-94 et 99-103).
13. HRE, lib. IV, chap. 35, éd. STRATMANN, 1998, p. 436 [dMGH] ; FLODOARD, an. 948 (éd. LAUER, 1905, p. 115 ; éd. PERTZ, 1839, p. 395 et suiv. [dMGH]) ; JACOBSEN, 1978, p. 52-53 [Google books] ; SOT, 1993, p. 49 et 101-107 ; FREUDENTHAL, 1974, p. 27-28 ; BRICOUT - LECOUTEUX - POIREL, 2010, FLOD5 (à paraître) ; SOT, 2002, p. 536 : dans cette œuvre, « Flodoard allie la rigueur de l'annaliste à l'ampleur de vue du poète épique pour montrer comment l'église de Reims s'est édifiée, spirituellement et matériellement, depuis ses origines romaines en passant par les étapes majeures que furent l'épiscopat de saint Remi (mort en 533) et l'archiépiscopat d'Hincmar qui reste la référence majeure. »
14. HRE, lib. I, chap. 20, éd. STRATMANN, 1998, p. 111-112 [dMGH] ; SOT, 1993, p. 49.
15. FLODOARD, an. 962 (éd. LAUER, 1905, p. 153 ; éd. PERTZ, 1839, p. 406 [dMGH]) ; SOT, 1993, p. 49.
16. SOT, 1993, p. 44 et 49.
17. Pour tout ce paragraphe, voir JACOBSEN, 1978, p. 65-73 [Google books] ; SOT, 1993, p. 50-51 ; FREUDENTHAL, 1974, p. 31-41 ; BRICOUT - LECOUTEUX - POIREL, 2010, à paraître.
18. Epitaphe éditée notamment dans FLODOARD, éd. LAUER, 1905, p. xxv et JACOBSEN, 1978, p. 83 [Google books]. Dans l'HRE, Flodoard parle de l'église de Reims comme de son église (nostri). Voir par exemple : HRE, lib. III, chap. 10, lib. IV, chap. 48, éd. STRATMANN, 1998, p. 206 [dMGH] et 450 [dMGH] ; BRICOUT - LECOUTEUX - POIREL, 2010, FLOD4 et FLOD5 (à paraître).
19. FLODOARD, an. 966 (éd. LAUER, 1905, p. 160 ; éd. PERTZ, 1839, p. 407 [dMGH]).
20. RICHER VON SAINT-REMI, Historiae, éd. Hartmut HOFFMANN, Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, t. XXXVIII, Hanovre, 2000, lib. I, prol. et chap. 19, p. 35 [dMGH] et 56 [dMGH].
21. FOLCUIN, Gesta abbatum Lobiensium, Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, t. IV, p. 64 [dMGH].
22. SIGEBERT DE GEMBLOUX, Catalogus Sigeberti Gemblacensis monachi de Viris illustribus, Kritische Ausgabe, éd. R. WHITE, Berne, 1974, p. 88 (réimpr. PL, 135, col. 22 [DCO]). Voir SOT, 1993, p.51.
23. JOHANES TRITHEMIUS, Opera historica, éd. M. FREHER, Francfort, 1601, vol. I p. 4 et vol. II p. 39 (réimpr. PL, 135, col. 23-24 [DCO]). Voir SOT, 1993, p. 51.
24. Epitaphe (éditée notamment dans FLODOARD, éd. LAUER, 1905, p. xxvi ; éd. PERTZ, 1839, p. 366 n. 25 [dMGH]) dont il a déjà été question en note 2.
25. Lettre éditée dans FLODOARD, éd. LAUER, 1905, p. xxii-xxiii. Sur tout ceci, BRICOUT - LECOUTEUX - POIREL, 2010, à paraître.
26. HRE, lib. III, chap. 6, éd. STRATMANN, 1998, p. 199 [dMGH] ; BRICOUT - LECOUTEUX - POIREL, 2010, FLOD6 (à paraître) ; FREUDENTHAL, 1974, p. 20-21.
27. BAUTIER, 1951, p. 1-6 ; BRICOUT - LECOUTEUX - POIREL, 2010, FLOD2, FLOD4 et FLOD7 (à paraître). La main de Flodoard pourrait apparaître dans les notes marginales ajoutées dans ce dernier recueil, constitué entre 921 et 924.
28. SOT, 1993, p. 78-79 et p. 87 ; SOT, 2002, p. 536 ; FREUDENTHAL, 1974, p. 16 et 19-20.